dimanche 24 mars 2013

Ces braves femmes de Guinée


Il est 6h du matin et elles sont déjà en train d’affluer au carrefour où elles ont coutume de prendre le mini bus. Ce mini bus, ici appelé « mag bana » à Conakry, qu’elles empruntent chaque jour les conduira à destination d’un des grands marchés le plus proche de leurs quartiers.
On les entend se disputer avec ce fameux « emprenti »  entendez par la ‘’apprenti ‘’ qui est chargé du contrôle à cause de leurs seaux en plastique qui gênent les autres passagers du bus.
Mais la plupart du temps elles le supplient de leurs accorder un petit rabais sur les frais de transport.
Arrivées à destination, elles se pressent de prendre le chemin du marché qui est le plus souvent très distant de l’arrêt de bus. Promenade de santé donc : ceci les dégourdira les jambes et échauffera les muscles car elles en auront grand besoin pour le chemin du retour…
A peine arrivée au marché, pas de temps à perdre (pas de repos) car elles doivent vite acheter les denrées alimentaires qu’elles revendront dans leurs différents quartiers marchés de quartiers.
Rapidement, après un tour du marché, les seaux sont fin prêts et remplis à craquer. Mais elles s’assurent tout de même de ne pas avoir oublié sur leurs listes d’achats.
Les seaux pèsent maintenant des tonnes mais cela ne les décourage pas pour autant car elles y sont habituées. Elles portent les seaux à leurs têtes pour se rendre à l’arrêt de bus. Même distance à parcourir, mais cette fois ci il faut faire vite car le poids sur la tête plaque les vertèbres les unes sur les autres et fracasse le crâne avec ses cheveux…
Elles arrivent toutes en sueur dans ce « mag bana » où se déroulent presque les mêmes cènes du départ.
Le soleil commence son ascension dans le ciel quand elles regagnent leurs marchés. Ici aussi pas de temps à perdre car bientôt les clients vont commencer à arriver. Elles balaient leurs places, réarrangent leurs tables et étalent les marchandises. Elles les rangent en des tas de différents prix en laissant le stock sous la table. Celle-ci ne dépassant guère les 2 m2 est bien petite pour accueillir toute cette marchandise. Imaginez donc le poids que ces braves femmes ont du supporter sur leurs têtes !
L’étalonnage terminé, certaines s’installent sur leurs tables pour avoir une vue panoramique sur leurs produits. Des heures s’écoulent dans cette atmosphère de brouhaha mêlé chants qui font la promo de tel ou tel marchandise jusqu’au-delà de midi.
Midi où peu à peu, pour celles qui n’ont pas de fille(s) qui s’en occupent de la cuisine, commencent alors à ranger les dernières denrées non écoulées pour se rendre dans leurs domiciles où leurs attendent d’immenses bouches à nourrir !
Après avoir fait la cuisine et arranger la maison, elles peuvent enfin souffler et faire une petite sieste. Mais là encore elles ne doivent pas s’abandonner à un sommeil profond car elle doivent veiller à leurs portefeuilles qu’elles ne quittent presque jamais et qui se trouve bien attaché à leurs tailles. Quel confort !








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