Il est 6h du matin
et elles sont déjà en train d’affluer au carrefour où elles ont coutume de
prendre le mini bus. Ce mini bus, ici appelé « mag bana » à Conakry,
qu’elles empruntent chaque jour les conduira à destination d’un des grands
marchés le plus proche de leurs quartiers.
On les entend se
disputer avec ce fameux « emprenti » entendez par la
‘’apprenti ‘’ qui est chargé du contrôle à cause de leurs seaux en
plastique qui gênent les autres passagers du bus.
Mais la plupart du
temps elles le supplient de leurs accorder un petit rabais sur les frais de
transport.
Arrivées à
destination, elles se pressent de prendre le chemin du marché qui est le plus
souvent très distant de l’arrêt de bus. Promenade de santé donc : ceci les
dégourdira les jambes et échauffera les muscles car elles en auront grand
besoin pour le chemin du retour…
A peine arrivée au
marché, pas de temps à perdre (pas de repos) car elles doivent vite acheter les
denrées alimentaires qu’elles revendront dans leurs différents quartiers
marchés de quartiers.
Rapidement, après un
tour du marché, les seaux sont fin prêts et remplis à craquer. Mais elles
s’assurent tout de même de ne pas avoir oublié sur leurs listes d’achats.
Les seaux pèsent
maintenant des tonnes mais cela ne les décourage pas pour autant car elles y
sont habituées. Elles portent les seaux à leurs têtes pour se rendre à l’arrêt
de bus. Même distance à parcourir, mais cette fois ci il faut faire vite car le
poids sur la tête plaque les vertèbres les unes sur les autres et fracasse le
crâne avec ses cheveux…
Elles arrivent
toutes en sueur dans ce « mag bana » où se déroulent presque les
mêmes cènes du départ.
Le soleil commence
son ascension dans le ciel quand elles regagnent leurs marchés. Ici aussi pas
de temps à perdre car bientôt les clients vont commencer à arriver. Elles
balaient leurs places, réarrangent leurs tables et étalent les marchandises.
Elles les rangent en des tas de différents prix en laissant le stock sous la
table. Celle-ci ne dépassant guère les 2 m2 est bien petite pour
accueillir toute cette marchandise. Imaginez donc le poids que ces braves
femmes ont du supporter sur leurs têtes !
L’étalonnage
terminé, certaines s’installent sur leurs tables pour avoir une vue panoramique
sur leurs produits. Des heures s’écoulent dans cette atmosphère de brouhaha
mêlé chants qui font la promo de tel ou tel marchandise jusqu’au-delà de midi.
Midi où peu à peu,
pour celles qui n’ont pas de fille(s) qui s’en occupent de la cuisine,
commencent alors à ranger les dernières denrées non écoulées pour se rendre
dans leurs domiciles où leurs attendent d’immenses bouches à nourrir !
Après avoir fait la cuisine
et arranger la maison, elles peuvent enfin souffler et faire une petite sieste.
Mais là encore elles ne doivent pas s’abandonner à un sommeil profond car elle
doivent veiller à leurs portefeuilles qu’elles ne quittent presque jamais et
qui se trouve bien attaché à leurs tailles. Quel confort !
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